Driveclub en test, un club sinon rien

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Voilà déjà venir l’heure du dernier test. Un dernier billet pour clore une danse de trois ans sur ce merveilleux site que fut Play It Live, mais l’heure n’est pas aux pleurnicheries. Après quasiment une année de retard sur la date initiale, voici que nous parvient enfin la dernière production d’Evolution Studio, géniteur comme chacun sait, de l’excellente série Motorstorm ayant électrisé les possesseurs de Playstation 3 depuis son lancement, mais également de la bien moins respectable lignée des WRC. Sensée révolutionner notre façon d’appréhender le jeu de course automobile de par sa dimension sociale et sa gestion de club, qu’en est-il vraiment ? Dès le lancement, on ne peut éviter de sentir pointer le gout amer de la déception. Driveclub n’est pas la claque technique tant attendue.

Ce n’est pas tant que le jeu soit horrible non, mais après tout ce temps nous étions en droit d’attendre plus que ce qui nous est proposé, d’autant plus que la concurrence sur la machine d’en face a déjà, elle, frappé très fort dans ce domaine. Ainsi, les environnements n’apparaissent pas comme spécialement chatoyants. L’aliasing se fait présent et l’animation des décors semble atteinte de la maladie de Parkinson. En effet, si le déroulement de la course semble fluide, l’image est sujette à de légers sauts de frames assez déroutants. Espérons que tout cela pourra rentrer dans l’ordre à grand coup de patches car, gardez à l’esprit que si effectivement la version que nous avons essayé est une version commerciale et finale, il y a de grandes chances que des corrections voit le jour dès le lancement.

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Concernant la modélisation des différents véhicules, le constat est tout autre. Tout est extrêmement détaillé. Les réflexions sont magnifiques et varient selon le type de peinture utilisé. Du tout bon, définitivement gratifiant pour l’amateur de belles mécaniques. Saluons également le travail fait sur le traitement de la lumière en fonction des différentes heures de la journée et notamment lors des courses de nuit, simplement magnifiques et réellement immersives, faisant presque oublier la médiocrité des détails du décor et leur poping étrange. Au niveau du traitement sonore, nous retrouvons cette même sensation de chaud et de froid qui s’imposera globalement au joueur. Autant, en vue extérieure, les moteurs rugissent avec fougue, et hargne, gratifiant l’amateur de beaux moteurs d’une véritable et jouissive sensation de puissance, autant, une fois dans l’habitacle, tout semble anormalement étouffé.

L’impression de se retrouver aux commandes d’un monospace poussif surpasse le sublime insigne au cheval cabré pourtant présent en bonne place sur le volant. Dommage, surtout vu la qualité de cette vue. En effet, les intérieurs semblent avoir été soignés, de même que le traitement des différents rétroviseurs qui se révèlent extrêmement agréables en course. Après nos différentes rencontres avec DriveClub lors des salons de l’année passée nous avions émis de grosses réserves quant à l’intégrité technique du produit final et force est de constater que si nous avions globalement raison, la catastrophe a tout de même été évitée pour notre plus grande joie. Si l’aspect technique d’une simulation automobile est bien évidemment importe, cela ne représente qu’une minuscule partie du plaisir ressenti. En effet, dans ce domaine particulier, la qualité du pilotage est primordiale et peut, à elle seule, transcender un jeu par ailleurs moyen.

Là encore, DriveClub ne fera pas l’unanimité. Le pilotage se révèle être un subtil mélange de simulation et d’arcade. Une position intermédiaire probablement pensée pour plaire au plus grand nombre et qui, si elle n’affolera pas les véritables mordus du volant, se révèle tout à fait agréable et cohérente. Malheureusement, elle est en partie gâchée par une intelligence artificielle des concurrents tout simplement déplorables. Calamiteuse serait même plus juste. En effet, en solo, on passe son temps à se faire malmener physiquement, nous empêchant de faire une course correcte. On sent le peu de soins apporté au mode solo, pourtant nécessaire au déblocage des nombreux bolides. Par moment on se prend carrément à réagir comme dans un Mario Kart, tout simplement affligeant.

De plus, vos concurrents semblent touchés par combativité « élastique », capables de vous attendre carrément lorsque vos performances sont médiocres, ou bien de vous remonter à l’allure d’un tonnerre mécanique en mode turbo si vos talents de pilotes brillent un peu trop… Quel ratage incroyable. A elle toute seule, l’intelligence artificielle réussi l’exploit de massacrer un jeu qui aurait pu être réellement bon. Pourtant, les modes de jeu étaient bien là, avec cinq environnements géographiques contenant cinq véritables courses auxquelles s’ajoutent des « miroirs », un mode drift et un mode contre la montre… bref, tout ce que l’on attend finalement d’un jeu de course moderne. Heureusement, le calvaire n’aura qu’un temps, celui de vous faire la main avant le vrai challenge, le multijoueur et la défense de votre club. Annoncée depuis le départ du projet, la notion de club est la grosse feature apportée par DriveClub.

Très différent dans l’approche d’un multijoueurs classique, les clubs vous permettront de vous la jouer en équipe afin d’augmenter votre notoriété. Il faudra donc répondre présent lors des défis lancés par d’autres clubs et faire montre de ses capacités de pilote pour espérer tirer son équipe vers le haut du classement, d’ailleurs sur ce point, je me dois de féliciter Gameblog qui scotche les premières places du classement mondial… tout de même… Au-delà de cela, les courses contre des adversaires de chair et de sang vous procureront de véritables sensations de course où la précision et la tactique seront de mise. D’autant plus qu’ici, à la manière d’un First Person Shooter, il sera possible de jouer en équipe. Il faudra alors la jouer fine pour qu’un maximum de vos coéquipiers puisse atteindre les premières places afin d’engranger un nombre de points supérieur à l’équipe adverse et ainsi rafler la mise.

Amusant, surtout lorsque vous faites office de sprinter et vos collègues barrent la route. Malheureusement, peu de joueurs semblent, à l’heure actuelle, avoir compris le concept et se contentent, au mieux, de jouer leur course comme dans n’importe quel autre jeu du même type et, au pire, de faire dans le froissage de tôle intensif façon Destruction Derby. Néanmoins, le constat est clairement positif et l’appartenance à un club facilite la discussion entre ses membres et le jeu collectif. De plus, lors de chaque course, de mini challenge apparaitront par endroit sous la forme de conditions particulières à remplir à des endroits précis. Il faudra, par exemple, avoir une vitesse moyenne plus importante qu’un autre concurrent pendant une séquence de virage ou bien encore battre un score de drift, le tout vous mettant face à face avec le reste du monde et revêtant un véritable caractère compétitif.

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Conclusion

L’intérêt de DriveClub sur le long terme dépendra clairement de l’implication et de l’envie des joueurs. Résolument tourné vers le online et la coopération c’est un titre totalement atypique qui nous est proposé. Loin d’être la claque visuelle attendue, le rejeton d’Evolution Studio ne sera certainement pas le VRP Playstation que Sony semblait attendre. Néanmoins il reste un excellent jeu, original et attachant auquel on a fréquemment envie de revenir. De plus, dans l’attente de réelle concurrence, il est le seul digne représentant du genre sur la jolie dame noire.

Note globale

★★★½☆

PS : Voilà pour moi le moment de vous quitter. Ce n’est donc pas sans peine que je vous remercie sincèrement pour ces années de soutiens sur Play It Live. Que d’aventures vidéo ludiques vécues en votre compagnie, que de débats acharnés… Faut dire qu’on en a vu passer du jeu… du beau et du moins beau. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle, puisque j’ai quand même dû faire mes armes sur l’immonde Deep Black Reloaded, véritable Cheetah Men moderne avant de voir passer dans mes mains le magnifique Kingdom of Amalur et l’excellentissime The Witcher 2. Je garderais en mémoire les potes de rédac’ et surtout l’affligeant Yamaneko grand adepte de l’entraineur (mais comment peut-on jouer à ça ?), JackB le no-life docteur des MMOs et le fabuleux Ever seul homme capable de survivre à une session prolongée sur la série des Ateliers… Encore un grand merci à vous et à notre immortel rédacteur en chef pour la confiance qu’il a su me donner et dont la calvitie n’a d’égal que sa passion pour le jeu vidéo. Je pense pouvoir parler également au nom de mes camarades pour dire que cela a été une période extraordinaire de notre vie. Il ne reste plus qu’à vous souhaiter bon jeu et, qui sait, peut-être à un de ces quatre pour de nouvelles aventures.

Shyn, Rédacteur

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