Crazy Taxi City Rush en preview, nos premières impressions

On y a tous joué : sur arcade, sur Dreamcast ou sur les consoles de la génération précédente pour les plus jeunes d’entre-vous, Crazy Taxi c’est le jeu d’arcade que l’on connait tous ! Le titre faisant partie des vieilles licences de Sega, il n’a pas fallu longtemps à l’éditeur pour réfléchir à une version mobile du titre. Et c’est l’année dernière qu’il a confié le développement d’un tout nouveau Crazy Taxi au tout fraichement créé studio Hardlight qui venait de sortir Sonic Jump et Sonic Dash.

Après donc de longs mois de développement sous la houlette du père de la franchise Kenji Kanno, voici que se présente à nous une version avancée, mais toujours en cours de développement de ce Crazy Taxi City Rush. Mais au fait, comment est né le jeu original il y a 15 ans déjà ? Kanno-san nous répond « En fait à l’origine c’était une époque ou je trouvais que tous les jeux de course se ressemblaient et se répétaient, c’était toujours la même chose, aller d’un point A à un point B et arriver le plus vite possible. Et c’est à peu près à cette période-là où un jour j’étais en weekend je partais chez des amis et je me suis retrouvé en plein dans un embouteillage et j’ai remarqué que la voie d’en face était vide. Il n’y avait personne et je me suis dit « oh bordel si je pouvais braver l’interdit, lui mettre un doigt d’honneur et bifurquer sur cette voie de gauche pour aller plus vite, ça serait génial ! ».

« Je me suis aussi dit au même moment que si ça se trouve tout le monde pense la même chose que moi ! Je me suis même dit que tout le monde sur Terre qui un jour s’est retrouvé piégé dans un embouteillage a du penser la même chose et que ça pourrait faire un bon jeu en fait, pouvoir ne pas respecter les interdits et foncer. » C’est cette idée de base donc ce que l’on retrouve dans Crazy Taxi et bien entendu dans ce nouvel opus sur iOS et Android. Toutefois, le jeu a quelque peu changé, évolué pour s’adapter aux joueurs plus exigeants d’aujourd’hui. Que les puristes se rassurent, le timer est toujours là, mais la ville est subdivisée en secteurs qu’il faudra découvrir au fur et à mesure des missions qu’on nous propose. Et des missions ce n’est pas ce qu’il va manquer dans City Rush avec des objectifs variés allant du classique transport de personnes à des scénarios un peu plus évolués et tout aussi loufoques comme ce joueur de football américain qui a lancé le ballon au-delà du stade et vous embarque dans une course folle dans la ville pour aller le récupérer avant qu’il ne touche le sol.

C’est en ça que se démarque cette version mobile comme nous l’explique Kenji Kanno : « C’est vrai qu’en terme d’immédiateté il peut y avoir une certaine ressemblance avec l’arcade effectivement, mais au final quand vous développez un jeu qui est sur arcade, sur consoles ou sur smartphones, il faut absolument s’adapter à la plateforme et ne penser qu’à ça. Il ne faut pas forcément penser à comment c’était sur arcade parce que sinon vous manquez votre « adaptation ». Il faut donc vraiment s’adapter et créer des nouveautés, car c’est nécessaire. » Autre nouveauté : l’évolution du taxi. Le nerf de la guerre de ce Crazy Taxi City Rush est l’argent. Pour empocher un max de pez, libre à vous de choisir des missions pick-up classiques, des daily-rush (des courses en contre-la-montre différentes chaque jour) et tout un tas d’autres missions bien débiles impliquant des véhicules comme ce tank prété par l’armée pour écraser toutes les voitures qui encombrent les rues.

Bref, vous l’aurez compris, Sega joue la carte de la créativité pour lutter contre l’ennui que pourrait proposer ce type de jeux. Après avoir amassé du cash, on vous invitera également à changer tout ou partie de votre bolide, les équipements ayant une incidence sur votre conduite (boost plus long, conduite plus aisée dans les virages, vitesse accrue, etc.). D’ailleurs, parlons-en de la conduite. Passer d’un périphérique de jeu comme le volant ou le stick au tactile n’était pas une mince affaire. Finalement les développeurs sont partis sur la technique du tap/tap prolongé pour vous permettre de diriger votre taxi. Le jeu comporte des lignes virtuelles sur lesquelles s’aligne votre bolide sur la route et une simple pression de doigt à gauche ou à droite vous permet de changer de « file ». Une pression prolongée elle vous permettra de déraper et tourner pour changer de rue, simple et efficace. Après quelques minutes on se fait rapidement à ce système de jeu et cela devient naturel.

Si l’équipe d’Hardlight Studios a su se creuser la tête pour surmonter ces difficultés en terme de gameplay, quelles ont été les difficultés à produire le premier Crazy Taxi ? « La plus grosse difficulté, au final, c’était qu’il y avait deux visions du jeu. » se souvient Kenji Kanno. « Tout d’abord la mienne de game designer qui voulait un jeu fluide avec plein de choses qui bougent autour du joueur. De l’autre côté, il y avait mes designers, ceux qui veulent faire des beaux personnages avec beaucoup de polygones, etc. avaient une autre vision. Le plus dur en fait ça a été de trouver le juste milieu pour que cela soit quand même relativement beau à l’oeil tout en restant fluide. » En plus des différents buffs à acheter et installer sur son taxi, la possibilité de customisation est assez élevée : peinture, décals, nouveaux personnages, etc. Et c’est là qu’entrent en scène les mécaniques de free2play du jeu.

Lorsque vous avez fini votre partie, soit en ayant consommé votre jauge d’essence qui se consume à chaque mission, plusieurs options s’offrent à vous : attendre quelques heures, acheter de la monnaie in-game ou regarder des publicités pour recharger sa jauge ou acheter de l’équipement. Dernière option et pas des moindres : il vous sera possible d’emprunter la voiture d’un de vos amis Facebook connectés au jeu ! Grâce à cette option, vous continuerez à jouer gratuitement et partagerez l’argent gagné avec son bolide. Une idée originale qui permet de ne pas frustrer le joueur qui se sent souvent maltraité par les free2play et leurs frais cachés. Et c’est sur cette note positive que nous terminons cette prise en main de Crazy Taxi City Rush, un titre qui semble riche, varié et paré pour nous faire revivre les sensations de l’arcade dans les transports en commun ou assis dans notre canapé.

Et puisqu’on parle d’arcade, nous avons souhaité savoir ce que pensais le papa de Crazy Taxi des salles d’arcade actuelles et l’inexorable mutation du phénomène arcade : « Par rapport à il y a quelques années encore, aujourd’hui on a maintenant des smartphones, on peut jouer où l’on veut, on a des informations où l’on veut, il y a eu d’énormes changements en seulement quelques années et je me dis que de la même façon si les salles d’arcade devaient changer, elles devraient s’adapter à ce genre de changements de société. Pas forcément adapter ces changements à l’arcade, mais apporter quelque chose de nouveau, comme ce qu’il arrive dans le monde depuis 20 ans : il y a plein de nouvelles technologies, etc. Il faudrait donc en tout cas pour moi que les salles d’arcade s’adaptent et créent leurs propres évolutions pour que les gens conservent un attrait dans ce genre d’institutions. »

BiLLOU95, Rédacteur en chef