God Of War Collection en test, un Kratos pas au mieux de sa forme sur Vita

god-of-war-collection-91

La Playstation Vita accueille, ce mois-ci, l’un des héros de jeu vidéo les plus détestables que cette industrie n’est jamais créé : l’effroyable et torturé Kratos ! Que tous ceux qui osaient encore espérer de l’inédit sur la jolie portable de Sony retournent à leurs mouchoirs, car cette « collection », déjà éditée sur Playstation 3, ne concernera que les deux premiers épisodes sortis sur Playstation 2, respectivement en 2005 et 2007, soit il y a presque dix ans déjà… A moins que vous n’ayez immigré au fin fond d’une grotte afghane pour vous faire pousser la barbe, vous vous doutez bien qu’en dix ans, on en a vu des choses et des concepts novateurs (quoique, la dernière affirmation n’est pas forcement juste, surtout à la vue de l’engouement hallucinant pour le retro-gaming qui montre bien un souci dans l’industrie moderne, mais ceci est un autre sujet à débattre), alors un jeu de presque dix ans sortant sur une console surpuissante en 2014, ça donne quoi ?

Et bien cher ami lecteur, ne nous pressons pas. Premièrement parce que faire un article sur un vieux blockbuster dont tout le monde connait chaque recoin c’est un peu comme décrire l’anatomie d’une vieille prostituée ayant eu la gentillesse de dépuceler plusieurs générations d’une même famille, y a pas grand-chose à en dire de neuf et tout le monde s’en fout et, deuxièmement, parce que si tu as connu ces jeux lors de leur sortie il y a deux générations de machines de cela, et bien, sache que je vais piétiner chacun de tes jolis souvenirs et cela pour ton bien, oui, pour ton bien ou tout du moins pour amoindrir le choc que pourrait être l’achat compulsif et la soudaine découverte de ce que peut recéler cette petite cartouche. L’histoire de Kratos est tout de même des plus intéressantes : Guerrier assoiffé de sang, Kratos ne connaît pas la défaite jusqu’à ce qu’il échoue face à la puissance démesurée de l’invasion barbare.

god-of-war-collection-94

Ivre de rage il passe un pacte avec Arès, le dieu de la guerre, lui demandant son aide afin d’écraser l’opposant contre sa propre vie en servitude. Kratos devint alors le bras armé de la mégalomanie démesurée d’Arès. Un jour, alors que le Dieu malfaisant lui ordonna le massacre d’un village, Kratos prit les devants et, dans sa rage destructrice, massacra femmes et enfants réfugiés dans un temple. Ce n’est qu’une fois le sang versé qu’il s’aperçut qu’il venait de massacrer sa propre famille, sa femme et sa fille, seule à même de calmer sa colère. Désormais rallié aux côtés d’Athéna désireuse de provoquer la chute du Dieu de la guerre, notre héros, le fantôme de Sparte, n’aura de cesse de chercher à venger le massacre de sa famille. Avouez que niveau scénario, nous avons connu bien pire tout de même et la scénarisation des différents niveaux renforce encore l’impression de vivre un véritable drame antique.

Pour un peu, on se croirait au beau milieu d’un film tel que 300 ou autre péplum grandiose avec Charlton Heston en tête d’affiche. En 2005, tout cela était à la fois affolant de beauté et réellement novateur. Malheureusement, aujourd’hui la surprise a fini par faner et la pauvreté du portage de ces deux monuments du jeu vidéo sur le plan technique nous prive gravement d’une grande partie de leur attrait. Si on le compare avec la réédition luxueuse de Final Fantasy X et X2, God of War Collection fait figure de petite production au rabais. Les couleurs sont ternes, les décors semblent noyés dans une sorte de flou absolument pas artistique et comble du foutage de gueule, ou tout du moins une preuve évidente du peu de soin apporté à cette réédition, les cinématiques sont toujours en définition standard et tranchent cruellement avec le reste du jeu qui n’est déjà pas folichon…

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Tmky6p11PO4

Une honte quand on connait l’impact positif qu’a eu cette série sur les ventes de Playstation et en terme de confiance du public qu’elle a apporté vis-à-vis de la marque japonaise. Bien entendu, le gameplay est toujours aussi bon et l’on passera tout de même de bons moments aux côtés de Kratos à massacrer tout ce qui bouge, principalement sur le deuxième épisode qui se révèle bien meilleur, mais l’impression de s’être fait floué et de n’être finalement rien d’autre que des pigeons au porte-monnaie garni se fait lourdement sentir.

Conclusion

God of War Collection passe à côté de l’objectif en proposant un portage de fainéant sans âme et, surtout, sans investissement. Dommage, car les deux jeux sont tout de même excellents, tout du moins, autant qu’ils pouvaient l’être à l’origine, mais la pauvreté graphique, principalement au niveau des cinématiques, simplement abominables, gâche clairement le plaisir de retrouver la série. God of War méritait pourtant un meilleur traitement…

Note globale

★★☆☆☆

Shyn, Rédacteur

Laisser un commentaire

Ce site ne sera plus mis à jour à partir du 30 septembre 2014. Plus d'informations