InFamous Second Son en test, le retour de l’enfant prodige

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Voler tel un oiseau, gravir des gratte-ciels d’un simple bond ou bien propulser des boules de feux pour sauver la veuve et l’orphelin, quel est l’enfant qui n’en a pas rêvé ? C’est sur cette recette simple que la série de Sucker Punch se base, pour le meilleur et pour le pire selon que vous soyez sensible ou non à ce thème. Cela fait maintenant trois ans que Cole McGrath, ancien héros de la série a définitivement rendu les armes pour laisser place à Delsin Rowe. Une nouvelle trame scénaristique pour une nouvelle génération de machine, puisque c’est bien évidement sur la toute fraiche Playstation 4 que notre ami Delsin viendra creuser l’adage selon lequel, « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » et on peut dire qu’il était temps qu’il arrive tant les heureux joueurs ayant choisis la nouvelle génération de machine japonaise pour exprimer leur passion du jeu-vidéo n’avait de cesse de ronger leur frein devant le maigre catalogue de titres à leur disposition.

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Effectivement, c’est un sujet récurrent depuis le lancement, mais quoi de plus normal que de vouloir profiter et expérimenter pleinement la puissance de cette toute nouvelle machine vendue à prix d’or qui trône désormais dans le salon ? Et bien mesdames et messieurs soyez rassurés : InFamous est là et pour vous, il s’est mis sur son 31. Cela fait maintenant sept ans que Cole McGrath, le premier porteur, s’est sacrifié pour le bien de tous. En tout cas c’est ce qu’il croyait, car depuis, les porteurs se sont multipliés, tout comme la répression à leur encontre depuis la création du DUP par l’énigmatique Augustine Brooke, maitresse du béton et grand méchant en chef de ce nouvel épisode survitaminé. C’est dans cette atmosphère tendue que votre nouvel avatar découvrira ses capacités lors d’un accident provoquant la fuite de trois dangereux bioterroristes. En tout cas, c’est bien ce qu’Augustine aimerait vous faire croire…

La rencontre avec Hank vous apportera le contrôle de la fumée, mais également la prise de conscience de votre réel pouvoir : absorber celui des autres porteurs, ce qui vous vaudra son lot d’ennuis en tout genre, à commencer par les foudres d’Augustine sur votre village et sa population. C’est dans l’optique de réparer ses méfaits que vous partirez à la chasse de la méchante rousse. Passons les petites incohérences de scénario entre les trois épisodes et acceptons-le. Bien, maintenant vous pourrez apprécier comme il se doit la trame scénaristique qui, si elle n’est pas spécialement originale, fait néanmoins dans l’efficacité et c’est avec plaisir que l’on suivra le parcours de Delsin et de ses amis. Le problème, car oui il y en a un, vient de la représentation des choix moraux de notre héros.

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Comme dans tout bon épisode d’InFamous qui se respecte, notre personnage sera fréquemment soumis à des choix qui orienteront sa progression dans le jeu. Ainsi, certains niveaux ne seront accessibles que sous la condition que vous possédiez un type de karma spécifique. Ce schéma s’applique d’ailleurs également aux différents pouvoirs qui se débloqueront différemment selon votre orientation, variant entre létalité exacerbée et capture bienveillante. Malheureusement, et pour la première fois dans un épisode de la série, le scénario peine à s’adapter à vos penchants les plus destructeurs et malsains. Tant que l’on reste dans une pseudo sainteté d’âme, tout se passe bien, mais dès que l’on vire du côté obscur, les erreurs scénaristiques tendent à devenir bien plus flagrante et l’immersion en prends tout de même un sérieux coup. Au-delà de ce petit écueil, l’impression de puissance inhérente à la série est bel et bien là et fonctionne à merveille, tout comme au premier jour.

Les pouvoirs de Delsin se débloquent au fil du temps, offrant tout un éventail de possibilités pour massacrer du soldat du DUP. Même si je ne vous gâcherais pas le plaisir de découvrir toutes ces sources de réjouissances, sachez tout de même que chaque pouvoir vous permettra de prendre de la hauteur, que ce soit en volant ou en permettant d’utiliser les conduites d’aération, de tirer tel une arme de poing ou bien encore balancer de gros missile à même de réduire en poussière n’importe quel véhicule blindé s’opposant à vous. En plus de cela existe un système de « smartbomb » dont l’effet sera chaotique et que vous devrez charger en effectuant certaines actions inhérentes à l’orientation karmique que vous aurez choisie. Dans les faits, la palette d’actions disponibles devient, au fil des heures, un pur plaisir.

Malheureusement, tout ne peut pas être parfais et InFamous : Second son n’échappe pas à la règle. Ainsi, si l’aspect technique est pour le moins très agréable, avec de magnifiques textures et des animations de visage criantes de vérité, inspirant au titre un véritable aspect cinématographie, il n’en est pas moins que les collisions ont tendance à s’affoler parfois, rendant l’ascension d’un building un peu moins agréable. Le frame rate joue également à la girouette lors d’affrontements un peu trop musclés ou simplement un peu trop riches en belligérants et en effets spéciaux. Malgré tout, le jeu reste très fun et extrêmement jouable. Le véritable point noir, celui qui fera grimacer tout fan de la licence ayant attendu de longues années pour reposer les mains sur un nouveau titre, n’est pas à chercher dans la forme, mais plutôt dans le fond.

En effet, InFamous 2 proposait une multitude de missions secondaires et principales, à même de tenir le joueur en haleine plusieurs dizaines d’heures durant. Ce ne sera malheureusement pas le cas de ce Second Son qui tirera bien vite sa révérence au bout d’une petite douzaine d’heures pour qui voudra le terminer à cent pour cent. Après le générique de fin, n’espérez pas y revenir pour autre chose que recommencer de zéro pour expérimenter le karma opposé, car rien ne sera proposé en plus lors de l’endgame. Rien, pas tout à fait, puisqu’il restera bien la mission Paper Trail qui se dévoilera au fil des semaines et cela, il est important de le noter, de façon gratuite. Néanmoins, je ne pourrais en dire plus sur le sujet puisque l’envoi du résultat de la première partie de la mission a la fâcheuse tendance de ne pas fonctionner sans aucune information complémentaire. Dommage.

Pas de quoi bouder notre plaisir, car la balade dans Seattle que nous offre InFamous Second Son est extrêmement agréable. Les décors sont sublimes et certains détails comme la modélisation de l’ancien siège du label sub pop raviront les fans de rock des années 90. Ajoutez à cela un level design brillant utilisant intelligemment la verticalité urbaine et la disparition de ce vilain aliasing qui polluait les anciens épisodes et vous comprendrez que le dernier rejeton de Sucker punch mérite son achat. Avec lui, on prend gentiment conscience de ce que peut faire cette nouvelle génération de console et il faut bien avouer que le potentiel semble énorme : effets de particules, animation des visages, texture ultra léchées, effets de fumé ou bien de lumière… tout y est magnifique et très largement fluide (sauf à de rares exceptions bien sûr).

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Conclusion

InFamous Second Son est à la fois une grande joie et une légère déception. Une grande joie, car il donne enfin une bonne raison d’allumer sa, si durement acquise, Playstation 4. Le jeu est magnifique et vous n’aurez qu’une envie, le montrer à tous vos potes et principalement ceux qui se moquait de vous pour avoir acheté une machine de nouvelle génération dès sa sortie. Il est également vraiment intéressant, malgré la redondance des missions secondaire, durant l’intégralité de sa campagne. La montée en puissance, tout comme l’intensité dramatique du scénario est bien pensée. Pourtant il reste quand même ce petit goût amer une fois la cinématique de fin terminée… C’est un jeu de première génération, que l’on ressent comme pressé pour une sortie rapide. C’est le seul regret que l’on peut avoir et c’est aussi ce qui l’empêchera, malgré toutes ses qualités, de figurer dans les véritables incontournables de la machine.

Note globale

★★★½☆

Shyn, Rédacteur

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