Tearaway en test, les songes d’un monde de papier

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Bienvenue dans un monde différent, un monde où l’imagination règne en maîtresse, loin de la folie dévastatrice des hommes et leurs armes à feu. Un monde qui fera de vous un dieu bienveillant pour le bonheur de ses habitants. Bienvenue dans une épopée comme on en fait peu. Bienvenue dans Tearaway. Après avoir montré avec brio que les codes du jeu de plateforme pouvaient être détournés afin d’offrir une modularité sans précédent, voici que les bouillants cerveaux de Media Molecule nous offrent une nouvelle vision d’un genre usé et abusé depuis plus de trente ans. Autant vous prévenir tout de suite, si jamais vous ne pensiez pas lire plus que ces quelques lignes d’introduction, Tearaway est une merveille. Un véritable diamant que tout possesseur de Playstation Vita se doit d’offrir à sa belle en manque de productions de qualité.

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Si jamais les jeux de tir à la première personne au rendu photo réaliste commençaient à vous donner des hauts le cœur, alors sachez que vous êtes au bon endroit, car la dernière édition Sony est probablement le jeu le plus onirique, apaisant et dépaysant que l’on ait vu depuis Shadow of the Colossus. L’histoire vous place en tant que Vou, habitant d’un monde étrange, le nôtre, capturé par la caméra de la PS Vita avant qu’une déchirure apparaisse, vous laissant entrevoir un univers de papier où vivent d’étranges créatures dont une, plus particulièrement, répondant au nom d’Atoi (ou Iota dans sa version masculine, mais j’ai toujours préféré les femmes…). A partir de ce moment, vos destins seront mêlés. Vous êtes le dieu tant espéré, elle sera la messagère.

Le contrôle d’Atoi se fera comme dans n’importe quel jeu de plateforme classique par le biais des sticks analogiques et des différents boutons tandis que, dans votre rôle de divinité, vous pourrez intervenir sur les environnements en tapotant le pavé tactile arrière, déchirant de ce fait le papier pour laisser pénétrer vos doigts… oui je me rends compte que cette phrase peut sembler légèrement étrange, voire franchement déplacée, mais dans le contexte de Tearaway, tout s’explique sans lubricité. Dans les faits, l’axe plateforme du titre viendra par votre enveloppe messager (oui, Atoi est en fait une enveloppe, censée délivrer un message; celui de sa propre existence), tandis que vos incursions seront nécessaires pour espérer résoudre les nombreux puzzles qui se dresseront entre Vou et Atoi. Voilà un postulat scénaristique réellement original.

Constamment, dans le déroulement de l’histoire, le joueur sera pris comme partie intégrante, donnant au fil du temps, une véritable immersion dans ce monde fantaisiste. De mémoire de vieux joueur, c’est quelques chose que je n’avais jamais vraiment réussi à ressentir. Ne serait-ce que pour cette sensation étrange, Tearaway mériterait des louanges, mais le cadeau de Media Molecule ne s’arrête pas ici, loin de là même. Ainsi, la progression est intelligente et garde constamment le joueur en éveil en ponctuant son avancée par la découverte de nouvelles possibilités pour votre gentille factrice. Ainsi, si, au départ, les mouvements d’Atoi se résument à avancer et courir, elle découvrira rapidement le saut, puis l’appareil photo ou encore l’aspirateur à bestioles (une vraie petite fée du logis) etc. jusqu’à libérer son plein potentiel au fur et à mesure que sa complicité avec Vou s’étoffera.

Si cela n’a finalement rien d’exceptionnellement original puisqu’inspiré du gameplay de la plupart des metriod-vania actuels, on ne peut néanmoins qu’applaudir des deux mains tant cela permet au titre d’accrocher fermement le joueur durant la petite dizaine d’heures que durera l’aventure. Au-delà de ça, il vous sera également possible de créer tout un tas d’accessoires cosmétiques uniquement à l’aide de vos petits doigts boudinés dans un module d’atelier malheureusement peu pratique, ou bien de jouer les reporters sans frontières en recherchant les clichés des éléments sans couleurs parsemés dans le monde auxquels vous redonnerez le panache qui fut le leur. Au sujet des originalités, sachez que prendre un cliché de ces éléments vous permettra de débloquer un patron pour reproduire chez vous, dans la vraie vie et avec du véritable papier, les protagonistes de Tearaway. Avouez que c’est une façon plutôt inédite et amusante de briser le quatrième mur.

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Techniquement, le jeu tient la route avec une esthétique qui, si elle risque tout de même de ne pas plaire à tout le monde, est, à mon goût, tout simplement fabuleuse. Si les effets pyrotechniques ne sont pas vraiment légions, les textures et les couleurs sont, elles, tout à fait justes. C’est bien simple, on a parfois l’impression de sentir le papier sous ses petits doigts fébriles. Du grand art tout simplement. L’atmosphère sonore n’est pas en reste, même s’il y a peu de chances que vous puissiez vous réveiller le matin avec l’une des mélodies du jeu en tête. Chaque thème correspond parfaitement à l’ambiance et parfait encore l’immersion dans le monde de rêveries qu’est Tearaway.

Conclusion

Tearaway est une excellente surprise. Même si j’avoue ne pas avoir été sensible au charme particulier de Little Big Planet, cette nouvelle production de Media Molecule m’a réellement transcendé de par son atmosphère onirique et ses personnages attachants. Si on ajoute à cela la voix française de Morgan Freeman dans le rôle du narrateur, parcourir Tearaway devient un véritable bonheur qui laissera à coup sûr une solide empreinte dans la mémoire de tous ceux qui s’y essaieront. Acheter ce jeu n’est pas une option, mais une véritable nécessité pour tout possesseur de Playstation Vita qui se respecte tant il fait définitivement partie de ce qui se fait de mieux actuellement. Alors qu’attendez-vous ? Eteignez votre ordinateur et courez rendre visite à Atoi et ses amis.

Note globale

★★★★½

Shyn, Rédacteur

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