Cognition en test, lorsque les agents du FBI voient rouge

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Cognition est un jeu d’aventure point & click. On y dirige l’Agent Erica Reed, du FBI, et on suit ses pérégrinations lors de la traque de tueurs en série (je reste volontairement vague). L’histoire est relativement classique dans son approche, et le gameplay lui-même est enrichi par la faculté de « medium » de Reed, qui peut découvrir certains indices (nécessaires pour avancer dans l’histoire) en cliquant sur une petite boule blanche (qui rappelle peut-être volontairement une boule de cristal), pour passer en mode « medium », et enfin en sélectionnant certains objets ou éléments du décor mis en surbrillance. A la manière de la « psychométrie » (la capacité de « lire » l’énergie soi-disant déposée sur des objets par des sentiments intenses), Reed peut ainsi observer des scènes cinématiques afin de découvrir par exemple que le tueur a enterré un objet, ou a tranché l’oreille d’un de ses collègues, via des visions. Là non plus, ce n’est pas très original.

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Mais si Cognition ne brille pas par son originalité, en revanche, il bénéficie d’une réalisation relativement soignée dans ses mécaniques de jeu. Les énigmes sont ainsi régulières et vraiment logiques (pas forcément réalistes cependant, sans aller jusqu’au capilo-tracté de certains autres point & click), et le scénario reste cohérent, nous plongeant ainsi dans les méandres de l’esprit de Reed, qui n’a visiblement vraiment pas de chance dans la vie. La difficulté des puzzles et énigmes est quant à elle relativement inégale, mais les plus complexes restent néanmoins celles que l’on doit résoudre en approchant de la fin des épisodes.

En effet, Cognition est distribué sous la forme d’épisodes, plus ou moins court, et que le studio (Phoenix Online Studio, édité par Reverb Publishing) produit régulièrement. La formule n’est pas nouvelle, et chacun s’en fera son propre avis, mais n’oublions pas que Cognition est un projet lancé à la base via Kickstarter, et bénéficie de la présence à la scénarisation de Jane Jensen, scénariste des Gabriel Knight (dont j’ai personnellement toujours été fan) et Gray Matter.

Les graphismes de Cognition sont épurés, et il faut avouer qu’au premier abord ça ne semble pas très joli, mais on s’y fait assez rapidement. Les animations des personnages sont basiques, très classiques des point & click, avec une certaine raideur dans le déplacement. La musique est assez désagréable à mon goût, et c’est bien dommage, parce qu’un scénario sombre et stressant basé sur un tueur en série aurait certainement mérité mieux. Les doublages sont par contre sympathiques, et une mention spéciale est à donner à celle qui double Erica elle-même (j’ai ouï dire que ce serait la fille de Jane Jensen, d’ailleurs), qui fait des efforts pour coller au mieux au personnage, et le résultat est efficace.

L’interface, point important de ce type de jeux, est relativement classique elle-aussi, mais claire et rapide à prendre en main. Je ne suis juste pas convaincue par l’interface spéciale « précognition » (d’où le titre du jeu), qui nécessite d’abord de cliquer sur un objet puis sur une icône de la pseudo boule de cristal. J’aurai naturellement eu tendance à faire le contraire, à cliquer d’abord sur la boule puis sur l’objet, mais c’est un détail. En tout cas, le système « d’onglets » de l’inventaire est plutôt bien vu : une fois l’inventaire ouvert, des sortes d’onglets (qui n’en sont pas vraiment) en forme de main, d’oeil, de signe « + », permettent ensuite de mettre en surbrillance les objets qui peuvent alors être respectivement « saisis / utilisés », « observés » et « associés ». C’est très bien pensé, bien que cela diminue un peu la difficulté du jeu.

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Conclusion

Dans l’ensemble, Cognition est un bon jeu, à la réalisation un peu trop épurée à mon goût (faute de moyens ou volonté du studio ?), qui aurait pu être bien plus plaisant avec plus de budget. On n’y retrouve pas l’ambiance de Gabriel Knight, ni les graphismes détaillés de Gray Matter, mais on y suit l’histoire avec plaisir, et l’ensemble est cohérent et logique, et j’avoue que ce sont des qualités qui manquent à pas mal de productions de jeux d’aventure, surtout dans ce type de budgets. A ce jour, deux épisodes restent encore à être diffusés, et pour peu que vous vous soyez pris au jeu et au scénario, il va falloir prendre encore un peu votre mal en patience pour connaître la suite.

Note globale

★★★½☆

Catz, Rédactrice

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